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Les métiers de la coopération, de la culture et de la recherche dans le réseau diplomatique – compte rendu du webinaire du jeudi 15 avril 2021

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L’association Femmes&Diplomatie à organisé un séminaire en ligne pour évoquer les opportunités de carrière dans le réseau de coopération, de la culture et de la recherche. Le 15 avril dernier, l’événement à réuni Marie Buscail, COCAC au Liban, Cécile Frobert, COCAC en Tanzanie, Minh-Ha Pham, Conseillère pour la science et la technologie à Londres, et Jean-François Pactet, directeur adjoint de DCERR. Hélène Roos, vice-présidente de F&D, et elle-même COCAC en Roumanie, en a modéré les débats.

Engagée pour accompagner les femmes du MESRI dans l’accession de postes à responsabilité, l’AFDESRI a eu le plaisir d’être invitée à participer au débat et y a été représentée par Minh-Hà Pham, membre du conseil d’administration. Voici les éléments clés à retenir des interventions et des échanges du webinaire :

4500 agents dont une majorité d’ADL et 1700 expatriés évoluent dans le réseau culturel. Ce réseau offre 113 postes universitaires et scientifiques, occupés à 36% des femmes.

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Sur les 124 COCAC, 25% sont des femmes, un taux de féminisation plus faible que celui des ambassadeurs.

Les candidates doivent prendre en compte trois enjeux pour entrer dans ce réseau :

  1. la dimension technique sur un champ large (culture, éducation, coopération, recherche) requiert un investissement initial significatif.
  2. l’encadrement, la gestion d’équipe et plus généralement les relations humaines occupent une part conséquente de l’activité. Un intérêt prononcé pour ces fonctions est donc nécessaire.
  3. Un poste dans le réseau doit s’inscrire dans un parcours de carrière pour développer sur le long terme les expertises et compétences qu’on y acquiert pour construire un parcours dédié à l’influence. Un poste dans le réseau se conçoit autant en début qu’en milieu de carrière.

Pour Marie Buscail qui a été VIA au SCAC au Yémen, dans la filière politique et actuellement COCAC au Liban, la gestion d’un des plus importants réseaux nationaux d’Institut français s’apparente à la gestion d’une PME. Le métier combine donc cette dimension entrepreneuriale avec une forte dimension de stratégie, les IF étant des établissements autonomes financièrement mobilisant 70% de ressources propres, et le conseil politique de l’ambassadeur sur les questions culturelles et de coopération. Viennent s’y ajouter également les relations publiques, particulièrement importantes dans un pays comme le Liban

Cécile Frobert fait face aux mêmes enjeux en Tanzanie, gérant un important  réseau d’alliances françaises (de droit local). Son poste se partage entre contacts politiques de haut niveau (présidence, ministères) et gestion d’une équipe aux profils, parcours et statuts divers. Au niveau politique, elle définit la stratégie de coopération de l’ambassade et gère les interactions avec les autres bailleurs et au niveau interne. Au sein du réseau, la gestion des établissements scolaires l’amènent à aborder tant des questions immobilières que bancaires. Evoluer dans des postes en Afrique requiert d’avoir une appétence confirmée pour les relations humaines.

Minh-Hà Pham qui a occupé plusieurs postes de direction au CNRS ainsi que les postes d’attaché scientifique à Washington et actuellement à Londres, souligne que les représentantes du MESRI en entrant dans le réseau doivent accepter d’élargir leur expertise technique et se familiariser avec la culture diplomatique comme accepter de nouvelles règles hiérarchiques. Une certaine pédagogie pour accompagner les mobilités est donc nécessaire pour que les partantes puissent se préparer et se familiariser à leur nouvel environnement professionnel.

La conciliation entre vie familiale et vie professionnelle s’organise dans le contexte de la répartition des tâches entre l’ensemble des agents du SCAC, les postes sont donc accessibles à celles qui souhaitent préserver leur vie de famille.

Les questions de gestion administrative et financière ne nécessitent pas une spécialisation spécifique au préalable, les COCAC pouvant s’appuyer sur des secrétaires généraux et des agents comptables de qualité. Par ailleurs, la sous-direction du réseau a pour mission d’appuyer les SCAC/IF dans la mise en œuvre de leurs missions.  En revanche, se familiariser au langage des opérateurs comme à celui des universitaires et scientifiques peut faciliter la prise de poste. Il est par ailleurs de la responsabilité des COCAC de faire œuvre de pédagogie pour expliquer aux personnels extérieurs au ministère au sein de leurs équipes le fonctionnement et la culture de ce dernier. Enfin, les réunions régionales du réseau, les journées des opérateurs (IF et Campus France) et du réseau facilitent les partages d’expérience et de bonnes pratiques.

Envisager tôt un passage par le réseau culturel ne constitue pas un risque d’enfermement dans une filière, les carrières au ministère nécessitant d’évoluer d’un domaine d’expertise à un autre. En revanche, l’expérience de la filière politique est un avantage dans les grands SCAC/IF.

Nous espérons que ces témoignages enthousiastes et les échanges riches qu’ils ont suscités auront suscité des vocations dans la filière culturelle.

“Si on ne demande pas leur avis : elles le donnent !”, retour sur le séminaire 2021

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 Le sujet du séminaire 2021 de l’AFDESRI, le 6ème en date, qui s’est déroulé le 22/01/2021 en mode virtuel, est celui de la place des femmes dans la crise multiforme que nous traversons. D’autres crises (majeures) ont mis en lumière le rôle que peuvent y tenir les femmes, comme celle de la dernière guerre mondiale qui a vu l’entrée massive des femmes dans les usines. Les femmes découvraient qu’elles pouvaient être en charge d’un foyer et contribuer par le travail salarié à la société.  Il en a découlé une vraie révolution avec l’accès très large des femmes au travail salarié.

La crise actuelle contient-elle les germes d’une vraie transition ?

 

La première table ronde du séminaire a réuni Emmanuelle Garnier, Présidente de l’Université Toulouse-Jean Jaurès, Dominique Costagliola, Directrice de recherche à l’Inserm et membre de l’Académie des sciences et Laurence Corvellec, DGS de l’ENS, sur le thème « Dirigeantes en temps de crise ». Elle était animée par Claire Dupas-Haeberlin, membre du CA de l’AFDESRI. Les dirigeantes de cette table ronde portent un regard circonstancié mais positif sur, d’une part ce qui a été réalisé pour le collectif en termes d’adaptation et d’agilité, de solidarité et de confiance, de réinvention d’un système (constat du « petit miracle »  (sic)) et d’autre part de mise en lumière de problématiques majeures comme la socialisation étudiante et  la capacité à gérer de l’incertitude sur le long terme. Au plan du travail et de la carrière des femmes de l’ESRI, cette crise a révélé de façon accrue la superposition de la gestion familiale et du télétravail qui a souvent pesé sur elles, et si le nombre de publications et de projets déposés pendant cette période a globalement augmenté, la part des femmes y a diminué.

La deuxième table ronde intitulée « Elles pensent le monde de demain » a permis de croiser les regards d’Agnès Arcier, haute fonctionnaire et présidente de la commission Parité du HCE, Marie-Noëlle Semeria, Directrice de la R&D de Total et Valérie Verdier, PDG de l’IRD ; elle était animée par Armande Le Pellec Muller, membre du CA de l’AFDESRI. L’expérience liée à la crise Covid-19 a souligné combien, en dépit de la présence d’expertes dans tous les domaines, les femmes ont été encore trop peu sollicitées dans les lieux de décision et peu visibles dans les médias.

De ce dialogue à trois voix, enrichi des réactions de la salle, certaines analyses pointent la meilleure visibilité que vont apporter les obligations de la loi sur la transformation de la Fonction Publique sur les questions de parité F-H dans le cadre des plans d’action égalité dans tous les établissements publics, ou encore ce qu’une plus grande mixité de la gouvernance publique peut permettre en termes de progrès. Le lien entre cette crise sanitaire et la crise environnementale globale est tissé tous les jours, et au sein de celle-ci, les femmes constituent 50% du pouvoir d’action. Le partage de gouvernance semble un élément de  meilleure efficacité de l’action publique ou privée et pour cela, différentes actions (quotas, éga-conditionnalité, etc.) doivent être mises en œuvre. La crise impose de renforcer l’interdisciplinarité, oblige à « chercher autrement », à orienter la science vers les solutions qui deviennent objet de recherche. Dans cette dynamique les femmes apportent « cette différence qui fait bouger les lignes et ouvre de nouveaux horizons » dans un monde de connectivité, de solidarité, de prise de conscience du collectif et du singulier. Un témoignage de mentorat a souligné l’impact essentiel de la formation de jeunes chercheuses dans des pays du Sud, pour constituer le vivier des femmes leaders dans le monde de demain.

La députée Céline Calvez, membre de la Délégation aux Droits des Femmes, autrice du rapport « La place des femmes dans les media en temps de crise » (août 2020) et co-autrice du rapport d’information « Femmes et sciences » (2018), a montré, dans son propos conclusif, comment cette crise a mis en évidence l’invisibilité des femmes dans les médias, aggravée durant la crise, et leur absence accrue dans des prises de décisions rapides et non réglementées alors que le vivier existe.

Céline Calvez avance quelques pistes pour renforcer cette présence des femmes, comme la mise place de formations (expertise à la prise de parole, médiatraining, vulgarisation scientifique, etc.), la création d’un baromètre annuel de la représentativité des femmes ou celle d’un observatoire de la parité et de l’égalité F-H dans les médias.

Cette crise sanitaire est très probablement le début d’évolutions majeures dans nombre de secteurs : économie, commerce, production, formation, place des politiques publiques et de leurs autrices et auteurs, etc. Si l’on veut cultiver ce germe pour renforcer la place des femmes dans la société, nous pouvons être sûres et sûrs que « cela n’ira pas de soi ». D’où le titre général du séminaire 2021 : « Si on ne leur demande pas leur avis, elles le donnent ! ». Des constats ont été faits lors du séminaire, des questionnements ont été éclairés, et les associations comme l’AFDESRI ont un rôle majeur à jouer pour que cette crise puisse aboutir à une parité valorisée et valorisante dans la vision et la mise en œuvre du monde de demain. C’est pour accroître notre impact que nous collaborons sur la question des femmes dans les lieux de pouvoir au sein de 2GAP « Gender and Governance Action Platform » avec d’autres réseaux comme Femmes de l’Intérieur, Femmes de Justice, Femmes et Diplomatie, Cultur’elles, etc., au total une quarantaine d’associations des secteurs public et privé.

Grand merci de votre participation à ce séminaire et à très bientôt !

Le CA de l’AFDESRI

Dépasser les limites du plafond de verre

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Sophie Béjean, présidente de l’AFDESRI, depuis janvier 2018

Le 11 mars 1983, dans une interview pour Le Monde, Françoise Giroud évoquait  la place des femmes en ces termes : « La femme serait vraiment l’égale de l’homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente ». Cette phrase symbolise en elle-même la problématique de la parité : lorsque des femmes sont à des postes de pouvoir, on dit qu’elles sont « exceptionnelles » ! L’égalité entre les femmes et les hommes ne sera accomplie que lorsque les femmes seront reconnues comme parfaitement légitimes à tout niveau de responsabilité, nous en sommes encore loin.

Le domaine de l’enseignement supérieur, la recherche et de l’innovation n’échappe pas à ce constat : les inégalités dans les carrières et l’accès aux responsabilités y sont bien réelles. Les chiffres le prouvent ! A l’université, les étudiantes sont majoritaires, il y a 42% de maîtresses de conférence, mais seulement 24% de professeures des universités (données 2017) et les chiffres sont comparables pour les carrières de la recherche. Quant aux postes à responsabilité, ils sont occupés à plus de 80% par des hommes, qu’il s’agisse de la direction des organismes de recherche ou de la présidence des universités. Ces constats invitent pour le moins à s’interroger : que faisons-nous pour faire progresser la place des femmes ?

C’est la question que nous nous sommes posées, en 2014. Quelques femmes, présidentes d’université, directrices de grandes écoles, rectrices, se sont unies pour agir et fonder l’Association pour les Femmes dirigeantes de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (AFDESRI).

Depuis 2014, l’AFDESRI œuvre à une prise de conscience de la réalité du plafond de verre dans notre domaine. Elle organise des débats, des rencontres, des partages d’expérience, pour identifier des leviers d’action et promouvoir la place des femmes dans les fonctions dirigeantes. Elle soutient concrètement les femmes grâce à des actions de formation, de mentorat et de coaching. Elle agit en réseau avec d’autres associations de femmes du domaine de l’ESRI ou des autres ministères de la fonction publique.

Nous avons commencé à quelques unes. Aujourd’hui, l’AFDESRI réunit une centaine de femmes et d’hommes !

Bienvenue sur notre tout nouveau site web ! Nous espérons vous faire connaître nos actions et vous faire partager notre ambition.