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Gouvernance des écoles : les femmes toujours minoritaires dans les instances de direction

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La Conférence des grandes écoles (CGE) a publié en mai 2025 son baromètre annuel « Égalité femmes-hommes ». Ce rapport, devenu un outil de référence, dresse un état des lieux précis de la place des femmes dans les grandes écoles et met en lumière des inégalités persistantes, y compris au sommet des organigrammes.

Un constat préoccupant

Le baromètre révèle plusieurs tendances fortes :

  • Des formations initiales non mixtes : les écoles d’ingénieurs, en particulier, restent marquées par une prédominance masculine.
  • Des écoles de management pas totalement mixtes : bien qu’elles soient perçues comme plus ouvertes, les écoles de management affichent elles aussi des déséquilibres notables, tant au niveau des étudiants que des instances dirigeantes.
  • Une gouvernance déséquilibrée : les femmes sont largement minoritaires dans l’ensemble des instances de direction, y compris au sein des grandes écoles. Cette sous-représentation est encore plus marquée dans les postes stratégiques (direction générale, présidence, conseils).

Pourquoi ce baromètre est important

Le baromètre CGE ne se contente pas de dresser des chiffres : il analyse les causes profondes de ces déséquilibres et les freins identifiés par les établissements. Il constitue un outil de diagnostic essentiel pour les écoles qui souhaitent s’engager concrètement vers plus d’égalité.

Points notables :

  • Le manque de modèles féminins dans les filières scientifiques et technologiques.
  • La persistance des stéréotypes de genre dans l’orientation des élèves.
  • Les freins institutionnels qui ralentissent l’accès des femmes aux plus hauts niveaux de gouvernance.
  • L’absence de mécanismes contraignants dans certains établissements pour garantir une parité réelle.

Des efforts sur les violences sexistes et sexuelles

Le rapport consacre également un focus à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles (VSS). Il évalue le degré de mise en œuvre des dispositifs obligatoires dans les établissements :

  • existence d’un référent VSS,
  • dispositifs d’écoute et de signalement,
  • campagnes de prévention,
  • prise en charge des victimes.

Il rappelle que les écoles doivent aller au-delà de la simple conformité réglementaire et inscrire cette lutte au cœur de leur culture institutionnelle.

Quelles perspectives pour les écoles ?

Les constats du baromètre appellent à des actions ambitieuses :

  • Mettre en place des indicateurs de suivi : suivre les nominations, les promotions, les écarts de rémunération.
  • Former les comités de recrutement et de sélection à la question de la parité.
  • Favoriser l’émergence de rôles modèles féminins, notamment en sciences, pour inspirer les étudiantes.
  • Créer des conditions d’accès équitables aux postes de gouvernance, avec des mesures correctrices si nécessaire.
  • Renforcer les partenariats entre établissements pour partager les bonnes pratiques et s’inspirer mutuellement.

Pourquoi faut-il en parler ?

La gouvernance des établissements d’enseignement supérieur façonne les orientations stratégiques, les choix budgétaires, les politiques de recrutement et d’innovation. Sans présence équilibrée des femmes, ces décisions risquent de reproduire des biais et de freiner l’évolution vers une société plus juste, plus inclusive et plus innovante.

En relayant ces résultats, nous souhaitons contribuer à une prise de conscience collective et encourager chaque acteur à prendre sa part de responsabilité.

Consulter le baromètre complet

L’état de l’emploi scientifique en France en 2025 : dynamiques, défis et espoirs

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Publié en mai 2025, le rapport du MESR dresse un panorama complet de l’emploi scientifique, révélant à la fois des avancées notables et des fragilités persistantes.

Ce document de référence livre une analyse approfondie des dynamiques à l’œuvre dans les établissements publics, les laboratoires privés et l’ensemble du paysage de la recherche française.

Une croissance ralentie… mais un secteur public en renfort

  • 501 400 ETP recherche en France en 2022, soit une hausse modeste de +0,8 % (contre +1,8 %/an entre 2012-2021).
  • Le secteur public tire cette progression avec +1,5 %, soutenu par la loi de programmation de la recherche (LPR).
  • Le secteur privé, moteur habituel, stagne à +0,3 %.

Le soutien à l’emploi scientifique public reste un levier majeur de souveraineté et d’innovation, en particulier dans les disciplines stratégiques.

Les jeunes chercheurs arrivent plus tard… mais en plus grand nombre

  • Âge moyen à la titularisation d’un chercheur public : 34,4 ans (CR) à 35,6 ans (MCF).
  • Augmentation de 4,6 % des primo-inscrits en doctorat à la rentrée 2023 (16 400 inscrits).
  • 79 % des doctorants sont désormais financés, contre 69 % en 2013.

Départs en retraite : un choc générationnel à anticiper

  • Hausse attendue de +34 à +46 % des départs d’ici 2027 selon les corps.
  • Pour les enseignants-chercheurs : +47 % de départs d’ici 2030, surtout en sciences et santé.
  • Le renouvellement devient un impératif, dans un contexte de stabilité des effectifs étudiants.

👩‍🔬 État des lieux de la place des femmes

  • 41,5 % des chercheurs publics sont des femmes, mais :
  • Seulement 29 % chez les professeures d’université
  • Et 33 % chez les directrices de recherche
  • Les femmes sont mieux représentées dans les corps de soutien (jusqu’à 63 %), mais peinent à franchir les échelons supérieurs.

Les néo-recrutements montrent des signes encourageants : la part des femmes progresse partout, notamment dans les corps les plus qualifiés.

💡 Ce que montre le rapport : un double paradoxe

  1. Les femmes réussissent mieux qu’avant (93 % d’insertion trois ans après le doctorat), mais restent minoritaires dans les disciplines et postes les plus valorisés.
  2. La recherche publique recrute plus de femmes, mais le plafond de verre persiste à l’entrée dans les plus hautes fonctions.

Pourquoi ce rapport est crucial pour l’AFDESRI

Ce rapport confirme plusieurs constats portés par notre réseau :

  • L’urgence d’un renouvellement équitable des talents scientifiques.
  • La nécessité de lever les freins structurels à la progression des femmes, notamment dans les filières STEM.
  • Le besoin de visibiliser les femmes chercheuses et enseignantes-chercheuses à tous les niveaux.

Notre mission reste plus pertinente que jamais : soutenir, former, inspirer, faire réseau.


📚 Pour aller plus loin

🔗 L’État de l’emploi scientifique en France – Rapport 2025

Sexe et genre dans la recherche : une révolution scientifique en marche ?

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Pendant longtemps, la science a été perçue comme un domaine neutre, déconnecté des questions de genre. Pourtant, les avancées récentes montrent que la prise en compte du sexe et du genre dans la recherche permet une meilleure compréhension des phénomènes biologiques, sociaux et technologiques. Le CNRS met en avant l’importance d’intégrer cette dimension dans les études scientifiques. Pourquoi est-ce crucial ? Quels sont les bénéfices pour la recherche et la société ?

Une révolution scientifique : intégrer le sexe et le genre dans la recherche

Pourquoi cette approche est-elle essentielle ?

  • En médecine, les essais cliniques ont longtemps été menés uniquement sur des hommes, entraînant des traitements moins adaptés aux femmes.
  • En intelligence artificielle, les bases de données biaisées par le genre produisent des résultats discriminants.
  • En sciences sociales, l’intégration du genre permet une lecture plus fine des inégalités et de leurs mécanismes.

Exemples concrets

  • En cardiologie, les symptômes d’infarctus diffèrent entre hommes et femmes, mais les traitements ont été conçus sur des modèles masculins.
  • Dans l’automobile, les crash-tests ont longtemps été réalisés avec des mannequins masculins, augmentant le risque de blessures pour les conductrices.

➡️ Analyse : Ignorer le facteur genre dans la recherche, c’est produire des résultats partiels, voire biaisés.

Comment intégrer le genre dans la recherche scientifique ?

Des outils et méthodologies en plein essor

  • Développement de formations en analyse de genre pour les chercheurs.
  • Intégration du genre comme critère dans les appels à projets de recherche.
  • Création de bases de données inclusives pour éviter les biais sexistes.

📊 Progrès récents

  • L’Union européenne impose désormais la prise en compte du genre dans les projets de recherche financés par Horizon Europe.
  • Le CNRS a lancé en 2024 un programme spécifique pour développer la recherche en études de genre.

➡️ Analyse : Pour que ces avancées portent leurs fruits, elles doivent être généralisées dans toutes les disciplines.

Un enjeu sociétal majeur

Pourquoi cette révolution est bénéfique pour tous ?

  • Une science plus inclusive produit des résultats plus fiables et applicables à l’ensemble de la population.
  • Une meilleure représentation des femmes dans la recherche contribue à une innovation plus diversifiée.
  • Des politiques publiques mieux adaptées grâce à des données plus représentatives.

Exemples d’impact

  • Les normes de sécurité dans les transports ont évolué suite à la prise en compte des différences physiques entre hommes et femmes.
  • Les algorithmes de recrutement automatisés sont désormais réajustés pour éviter les discriminations sexistes.

➡️ Investir dans la recherche sensible au genre, c’est construire une société plus équitable et efficace.

Conclusion : une révolution à accélérer

Si la prise en compte du sexe et du genre dans la recherche progresse, elle reste encore inégale selon les disciplines. Pour garantir une véritable transformation, il est nécessaire de :

✅ Former les chercheurs à l’analyse de genre.

✅ Rendre obligatoire la dimension genre dans les financements de recherche.

✅ Développer des collaborations interdisciplinaires pour enrichir les approches scientifiques.

📎 Source : CNRS, La prise en compte du sexe et du genre renouvelle les savoirs scientifiques, 2025. Consulter l’article.

Financer la recherche pour l’égalité : quels progrès en 2025 ?

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L’égalité femmes-hommes dans la recherche est un levier essentiel pour l’innovation et le progrès. Pourtant, les écarts persistent, notamment en matière de financements et d’accès aux responsabilités scientifiques. Le rapport de l’ANR Financement de la recherche et égalité de genre analyse l’évolution des financements attribués aux femmes scientifiques en France entre 2015 et 2024. Quelles avancées ont été réalisées ? Quels défis restent à relever ?

1. Les chiffres clés du financement de la recherche en France

Des progrès notables mais insuffisants

  • En 2015, seulement 23 % des financements de projets de recherche étaient accordés à des chercheuses.
  • En 2024, ce chiffre atteint 31 %, une progression encourageante mais encore loin de la parité.
  • Les femmes sont moins représentées dans les appels à projets compétitifs et les financements d’excellence.

📊 Chiffres clés

  • 31 % des financements de recherche attribués à des femmes en 2024 (vs 23 % en 2015).
  • 35 % des directeurs de laboratoires sont des femmes.
  • Moins de 20 % des financements les plus prestigieux sont attribués à des femmes.

➡️ Analyse : Les inégalités persistent, notamment dans l’accès aux fonds les plus compétitifs.

2. Le plafond de verre dans la recherche : freins et solutions

Pourquoi les femmes obtiennent-elles moins de financements ?

  • Moins nombreuses dans les postes de direction, elles ont moins d’influence sur l’attribution des budgets.
  • Les biais de genre inconscients influencent l’évaluation des dossiers de financement.
  • Moins de candidatures féminines aux appels à projets en raison d’un manque de confiance et de soutiens institutionnels.

Des initiatives pour améliorer la situation

  • Mise en place de quotas dans certains financements pour garantir une meilleure représentation des femmes.
  • Encouragement des candidatures féminines via des programmes de mentorat et d’accompagnement.
  • Augmentation des financements destinés aux études intégrant la dimension genre.

📊 Chiffres clés

  • Seulement 15 % des subventions ERC (Conseil Européen de la Recherche) sont attribuées à des femmes.
  • 80 % des prix scientifiques les plus prestigieux en France ont été décernés à des hommes depuis 20 ans.

➡️ Analyse : Si la situation évolue, les postes stratégiques et les financements d’excellence restent majoritairement masculins.

3. Pourquoi investir dans la recherche féminine est un enjeu majeur ?

L’égalité dans la recherche, un atout économique et scientifique

  • Une diversité d’approches et d’innovations : des équipes mixtes produisent des recherches plus diversifiées et pertinentes.
  • Un impact direct sur la société : intégrer le genre dans la recherche médicale, technologique et sociale permet des avancées bénéfiques pour tous.
  • Un moteur de compétitivité pour la France : l’égalité femmes-hommes est un levier de performance reconnu au niveau international.

📊 Exemple concret

  • En médecine, l’absence de prise en compte du genre dans les essais cliniques a mené à des traitements moins efficaces pour les femmes.
  • En intelligence artificielle, des algorithmes biaisés reproduisent des stéréotypes sexistes, faute de diversité dans les équipes de recherche.

➡️ Investir dans l’égalité de genre dans la recherche, c’est garantir une science plus inclusive et efficace.

Conclusion : quelles perspectives pour l’avenir ?

Si des progrès ont été réalisés en matière de financement de la recherche féminine, les inégalités persistent. La France doit accélérer le mouvement en adoptant des mesures plus ambitieuses pour garantir l’égalité d’accès aux ressources scientifiques.

📢 Recommandations clés :

✅ Accroître la transparence des critères d’attribution des financements.

✅ Mettre en place des quotas dans les appels à projets d’excellence.

✅ Encourager la mixité dans les instances de décision et d’évaluation scientifique.

📎 Source : ANR, Financement de la recherche et égalité de genre, 2025. Consulter le rapport.

Signature de la convention AFDESRI – CNRS

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Le jeudi 30 janvier 2025, l’AFDESRI et le CNRS ont officialisé un partenariat majeur qui vient consolider une collaboration de longue date entre nos deux institutions.

Un engagement fort pour l’égalité

D’une durée de trois ans, cet accord vise à :
✅ renforcer l’égalité professionnelle,
✅ encourager une gouvernance partagée entre femmes et hommes,
✅ promouvoir la place des femmes, notamment dans les carrières scientifiques.

La signature s’est déroulée dans le prestigieux Salon d’honneur du CNRS, en présence de :

  • Antoine Petit, PDG du CNRS,
  • Sophie Béjean, présidente de l’AFDESRI.

Pourquoi ce partenariat est essentiel ?

Ce partenariat ne se limite pas à des engagements symboliques : il vise des actions concrètes pour :

  • fertiliser nos initiatives communes,
  • élargir notre impact auprès des talents féminins,
  • renforcer les liens entre nos institutions,
  • accélérer l’intégration effective de la parité dans l’enseignement supérieur et la recherche,
  • influencer durablement le paysage scientifique et académique.

Il s’adresse particulièrement aux femmes dirigeantes de l’ESRI (Enseignement Supérieur, Recherche, Innovation) et à celles qui aspirent à prendre ces responsabilités.

Une dynamique collective

Nous remercions chaleureusement :
👉 le CNRS,
👉 Antoine Petit et Elisabeth Kohler,
ainsi que toutes les personnes ayant contribué à cette réussite :
Brigitte Plateau, Armande Le Pellec Muller, Minh-Hà PHAM, Vanessa Castejon, Anne Boutin, Johanna Roux, Anne Pépin, Sandrine Sagan, Estefania Espitia… et bien d’autres !

🎥 Découvrez l’essentiel en vidéo

📽️ Un extrait des interventions de Sophie Béjean et Elisabeth Kohler sur l’importance de cet accord est disponible ci-dessous.

30 janvier 2025 | La signature dans le prestigieux Salon d’honneur du CNRS, en présence de Sophie Béjean, présidente de l’AFDESRI et Antoine Petit, PDG du CNRS .