Malgré des décennies de politiques en faveur de l’égalité femmes-hommes, les inégalités persistent en France, et ce dès le plus jeune âge. Le rapport de la Cour des comptes Les inégalités entre les femmes et les hommes, de l’école au marché du travail met en lumière des écarts marqués dès la scolarité qui se répercutent ensuite sur le marché du travail. Comment ces inégalités se forment-elles ? Quels sont leurs impacts concrets et quelles solutions peuvent être mises en place ?

1. Inégalités à l’école : comment se créent les écarts ?

Les disparités entre filles et garçons dans le système éducatif sont visibles dès l’école primaire et s’accentuent au fil du parcours scolaire.

📌 Orientation genrée et biais éducatifs

  • Dès le collège, les filles sont encouragées vers des filières littéraires et sociales, tandis que les garçons sont surreprésentés dans les sciences et techniques.
  • Les filles réussissent globalement mieux à l’école (en moyenne +5 points sur les résultats aux examens), mais elles choisissent moins souvent les filières sélectives scientifiques et technologiques.
  • Dans les filières d’élite comme les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), les filles représentent 30 % des effectifs en filière scientifique (STEM) , contre 70 % en filière littéraire.

📊 Chiffres clés

  • En 2024, seulement 25 % des ingénieurs en activité en France sont des femmes.
  • En intelligence artificielle, elles ne représentent que 17 % des chercheurs.
  • 56 % des étudiants sont des femmes, mais elles restent minoritaires dans les filières scientifiques.

➡️ Impact direct : Ces inégalités d’orientation influencent les futures opportunités professionnelles et renforcent les écarts salariaux entre hommes et femmes.

2. L’impact des inégalités scolaires sur l’insertion professionnelle

L’influence des choix scolaires ne s’arrête pas à l’obtention d’un diplôme. Elle se prolonge tout au long de la carrière professionnelle.

📌 Un marché du travail segmenté

  • Les femmes diplômées du supérieur accèdent plus souvent à des emplois précaires et moins rémunérés que leurs homologues masculins.
  • Elles sont largement surreprésentées dans des secteurs moins valorisés économiquement comme l’éducation, la santé et le social.
  • Les 10 métiers les plus féminisés (infirmières, assistantes sociales, enseignantes) sont en moyenne 20 % moins rémunérés que les métiers les plus masculinisés.

📊 Chiffres clés

  • Écart de salaire moyen : 15,4 % en défaveur des femmes en France.
  • 71 % des femmes âgées de 15 à 64 ans sont en activité, contre 77 % des hommes.
  • Les femmes occupent 64 % des emplois à temps partiel, souvent par contrainte.

➡️ Conclusion : L’orientation scolaire conditionne l’insertion professionnelle, et les inégalités de départ se renforcent tout au long de la vie active.

3. Quelles solutions pour une égalité réelle ?

📌 Des mesures dès l’éducation :

  • Sensibilisation aux stéréotypes de genre dès l’école primaire.
  • Encouragement des filles à s’orienter vers les filières STEM (science, technologie, ingénierie et mathématiques).
  • Visibilisation de modèles féminins dans les domaines scientifiques et technologiques.

📌 Sur le marché du travail :

  • Égalité salariale obligatoire et transparence des rémunérations.
  • Encouragement des entreprises à la mixité dans les postes à responsabilité.
  • Meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle, avec un accès facilité aux modes de garde pour les femmes actives.

Conclusion : un enjeu pour l’avenir

Les inégalités entre les femmes et les hommes ne sont pas une fatalité. En agissant dès l’école et en repensant le marché du travail, il est possible de construire une société plus égalitaire et performante. L’égalité professionnelle n’est pas seulement une question de justice sociale, elle est aussi un levier économique majeur.

📢 Il est temps de passer des constats aux actions concrètes !

Source : Cour des comptes, Les inégalités entre les femmes et les hommes, de l’école au marché du travail, 2024. Consulter le rapport.