1. Un nouveau timbre vient d’être émis par La Poste, avec le portrait d’une femme scientifique du XVIIIème siècle. De qui s’agit-il ?
La poste a frappé un timbre à l’effigie d’Émilie du Châtelet, mathématicienne (et physicienne) du siècle des Lumières mi-janvier 2019. Le timbre à été réalisé d’après une huile sur toile de Maurice Quentin de la Tour. Créé par Stéphane Humbert-Basset, il sera tiré à 800 000 exemplaires. Emilie du Châtelet, traductrice en français des œuvres de Newton, membre de l’Académie des sciences de Bologne, elle a participé avec Voltaire à la diffusion des œuvres de Leibniz. Née à Paris le 17 décembre 1706, Gabrielle Émilie Le Tonnelier de Breteuil est très tôt passionnée par la science. Elle a la chance d’être encouragée par son père, le baron de Breteuil : impressionné par la vive intelligence de sa fille, il lui offre les meilleurs précepteurs afin de parfaire son éducation. C’est là un privilège rare pour une jeune femme du XVIIIe siècle, même dans la bonne société, et cela confère à la jeune Émilie un solide bagage intellectuel. Son mariage en 1725 avec le marquis Florent Claude du Châtelet ne met pas un terme à sa soif de connaissances, car son mari, conscient des capacités de son épouse, lui laisse une grande liberté. Soutenue par Voltaire, qu’elle rencontre en 1734 et avec qui elle noue une relation amoureuse, elle poursuit des recherches en physique et en mathématiques, traduit en français les Principia Mathematica de Newton, et rédige elle-même des ouvrages savants ou des traités philosophiques, dont certains ne seront publiés qu’à titre posthume. Loin de se cantonner à la théorie, Émilie du Châtelet se livre à des expériences qui la font passer pour excentrique aux yeux de ses contemporains, mais lui permettent de démontrer la théorie de Leibniz selon laquelle l’énergie cinétique est effectivement proportionnelle à la masse et au carré de la vitesse. Sa disparition prématurée en septembre 1749, à l’âge de 42 ans, n’empêche pas sa renommée scientifique, déjà solidement établie, de se perpétuer bien au-delà de sa mort, comme en témoigne l’existence de l’Institut Émilie-du-Châtelet : fondé en 2006 pour commémorer le tricentenaire de sa naissance, il favorise la diffusion des recherches sur les femmes, le sexe et le genre, perpétuant ainsi la mémoire de celle qui est aujourd’hui considérée comme l’une des premières femmes de sciences françaises. Depuis l’émission du premier timbre jusqu’à juillet 2009, les Postes françaises ont émis près de trois mille timbres consacrés à des personnages historiques. Parmi eux, seulement soixante-douze (à peine plus de 2%) ont été dédiés à des figures féminines historiques et à leurs œuvres. Jeanne Villepreux-Power (née le 4 vendémiaire de l'An III (24 ou 25 septembre 1794) et décédée le 25 janvier 1871 à Juillac) est une naturaliste française. Autodidacte passionnée et pionnière de la biologie marine, elle a été décrite comme le précurseur des stations de biologie marine et de l'aquariologie. Marie-Anne Pierrette Paulze, épouse Lavoisier, puis Rumford, née à Montbrison le 20 janvier 1758 et morte à Paris le 10 février 1836, est une scientifique, une artiste peintre et une illustratrice française.
Combien y a-t-il eu de femmes Prix Nobel en sciences (physique, chimie, physiologie ou médecine) depuis la création de ce prix, sur un total de 585 ?
18 femmes ont reçu le Prix Nobel en sciences depuis 1901 (49 ont été attribués à des femmes au total depuis 1901 sur 585 Prix Nobel)
Combien de lauréates en physique ?
3 lauréates : Marie Curie bien sûr, en 1903 (elle recevra aussi le Prix Nobel de chimie en 1911, de même que sa fille, Irène Joliot Curie en 1935), mais aussi Maria Goeppert-Mayer en 1963, et Donna Strickland en 2018. En 2018, Frances Arnold a reçu le Prix Nobel de chimie : une année exceptionnelle !
Combien de Médailles Fields ont-elles été attribuées à des mathématiciennes (sur les 60 médailles décernées entre 1936 et 2018)?
La médaille Fields est la plus prestigieuse récompense décernée à des mathématicien.ne.s de moins de 40 ans. Une seule, en 2014, a été attribuée à une femme, Mariam Mirzakhani, d’origine iranienne et professeure à Stanford, qui décèdera d’un cancer en 2017
Combien de femmes ont obtenu la médaille d’or du CNRS depuis sa mise en place en 1954 (sur un total de 72 médailles décernées) ?
Sur 65 médailles d’or, 5 ont été attribuées à des femmes : 1975 : C. Desroches-Noblecourt – Egyptologie (2 médailles d’or attribuées cette année-là) ; 1986 : N. Le Douarin – Embryologie ; 2013 : M. Buckingham – Biologie ; 2016 : C. Voisin – Mathématiques ; 2018 : B. Cassin - Philosophie
Et combien depuis 2013 (sur 6 médailles) ?
Sur 65 médailles d’or, 5 ont été attribuées à des femmes : 1975 : C. Desroches-Noblecourt – Egyptologie (2 médailles d’or attribuées cette année-là) ; 1986 : N. Le Douarin – Embryologie ; 2013 : M. Buckingham – Biologie ; 2016 : C. Voisin – Mathématiques ; 2018 : B. Cassin - Philosophie
Qui a été la première femme sous-secrétaire d’Etat à la recherche scientifique en France ?
Irène Joliot Curie, dans le gouvernement du Front Populaire. Elle est alors l’une de trois premières femmes à siéger dans un gouvernement français, alors que les Françaises n’ont pas le droit de vote. A la création du CEA en1946 et jusqu’en 1951, elle occupe le poste de Commissaire à l’énergie atomique « Le jour où mon parti prendra le pouvoir, je m’engage personnellement à prendre une femme comme ministre », ainsi s’exprimait Léon Blum en 1930 lors du banquet d’une association féministe Six ans plus tard, le leader de la SFIO tient en partie sa promesse : nommé président du Conseil le 4 juin 1936 suite à la victoire du Front populaire, il fait entrer trois femmes dans son gouvernement. Elles ne sont pas ministres toutefois, mais sous-secrétaires d’État. La socialiste Suzanne Lacore est chargée de la Protection de l’enfance. Née en Corrèze en 1875, membre de la SFIO depuis 1906, elle fait toute sa carrière d’institutrice en Dordogne. Dans le premier gouvernement Blum, entre juin 1936 et juin 1937, elle travaille activement à l’amélioration du sort des mineurs délinquants. La radicale Cécile Brunschvicg intègre le ministère de l’Éducation nationale. Issue d’une famille juive originaire d’Alsace, membre du parti radical depuis 1924, elle est avant tout une militante féministe. Aussi oeuvre-t-elle, lors de son passage au gouvernement, en faveur de l’éducation des filles. Irène Joliot-Curie, proche du PCF, sa renommée de chimiste et de physicienne la désigne tout naturellement pour la Recherche scientifique. Fille de Pierre et Marie Curie, elle a accepté la proposition de Léon Blum pour promouvoir la recherche scientifique, mais également pour montrerque les femmes peuvent être tout aussi compétentes que les hommes. Si le choix de ces trois femmes résulte d’un subtil équilibre politique, chacune incarnant l’une des trois tendances de la coalition de Front populaire, le symbole de leur entrée au gouvernement n’en est pas moins fort, à une époque où les Françaises ne sont encore ni électrices, ni éligibles.
Combien de femmes président aujourd’hui l’un des grands organismes de recherche français suivants : CNRS, CEA, INSERM, INRIA, INRA ?
Aucune femme n’est actuellement présidente de l’un de ces grands organismes de recherche
Combien y a-t-il eu de Directrices Générales / Présidentes de plein exercice au CNRS depuis sa création?
2 femmes : Catherine Bréchignac, actuellement secrétaire « perpétuel » de l’Académie des sciences, (1997-2000) et Geneviève Berger (2000-2003). Anne Peyroche a également été présidente par intérim (2017-2018)
Combien y a-t-il d’Alliances de recherche ?
Il y a 5 Alliances de recherche : ALLISTENE (STIC), ANCRE (énergie), ALLENVI (environnement), AVIESAN (sciences de la vie et de la santé), ATHENA (SHS) Brigitte Plateau, actuelle DGESIP au MESRI et fondatrice de l’AFDESRI, a été présidente d’ALLISTENE
Quel est le pourcentage moyen d’académiciennes à l’Académie des sciences ?
10 à 12% en moyenne, selon les domaines.
Quelle est la section scientifique de l’académie des sciences dont le pourcentage de femmes est le plus faible ?
- Applications des sciences (intersection) : 3 % (1 sur 30 : Brigitte Kieffer) - Chimie : 6% (Actuellement 2 sur 33 : Odile Eisenstein et Janine Cossy) - Mathématique : 7 % (2 sur 27 : Alice Guionnet et Michèle Vergne) - Physique : 8 % (3 sur 37 : Hélène Bouchiat, Marie-Anne Bouchiat et Catherine Bréchignac) - Sciences mécaniques et informatique : 8 (3 sur 35 : Y. Choquet-Bruhat, O. Macchi, L. Saint-Raymond) - Sciences de l’univers : 14 % (5 sur 35) - Biologie intégrative : 15 % (5 sur 33) - Biologie humaine et sciences médicales : 15 % (5 sur 35) - Biologie moléculaire et cellulaire, génomique : 17 % (6 sur 35)
Madeleine Brès est la première femme française à obtenir un doctorat de médecine de la Faculté de médecine de Paris. En quelle année ?
1868 — En France, les jeunes filles sont enfin autorisées à étudier la médecine. Elles sont quatre à la rentrée scolaire 1868/1869. Catherine Gontcharov (Russe) Mary Corinna Putnam (Américaine) et Elizabeth Garrett (Anglaise). Madeleine Brès est la première femme française à obtenir un doctorat de médecine de la Faculté de médecine de Paris en 1875. Interne provisoire durant le siège de Paris, elle ne peut ni conserver ce titre, ni passer le concours d'internat à la fin de la guerre. Emma Chenu (1835-?) devient la première licenciée ès sciences de France après s'être préparée seule. 1870 — Elizabeth Garrett est la première docteur de la Faculté de médecine de Paris. 1874 — Sofia Kovalevskaïa (1850–1891) est la première femme à obtenir le titre de docteur ès mathématiques.
Qui a écrit : « La recherche des vérités abstraites et spéculatives, des principes, des axiomes dans les sciences, tout ce qui tend à généraliser les idées n'est point du ressort des femmes, leurs études doivent se rapporter toutes à la pratique; c'est à elles à faire l'application des principes que l'homme a trouvés, et c'est à elles de faire les observations qui mènent l'homme à l'établissement des principes. »
Jean-Jacques Rousseau conseille aux femmes l'étude de la botanique, seule discipline qu'il juge accessible à l'esprit féminin, dans son livre « Émile, ou de l'Éducation » paru en 1762. Aux hommes, les spéculations, intellectuelles, aux femmes le pragmatisme. Les préjugés de Rousseau ont la vie longue. Extrait : La recherche des vérités abstraites et spéculatives, des principes, des axiomes dans les sciences, tout ce qui tend à généraliser les idées n’est point du ressort des femmes, leurs études doivent se rapporter toutes à la pratique ; c’est à elles à faire l’application des principes que l’homme a trouvés, et c’est à elles de faire les observations qui mènent l’homme à l’établissement des principes. Toutes les réflexions des femmes en ce qui ne tient pas immédiatement à leurs devoirs, doivent tendre à l’étude des hommes ou aux connaissances agréables qui n’ont que le goût pour objet ; car, quant aux ouvrages de génie, ils passent leur portée ; elles n’ont pas non plus assez de justesse et d’attention pour réussir aux sciences exactes, et, quant aux connaissances physiques, c’est à celui des deux qui est le plus agissant, le plus allant, qui voit le plus d’objets ; c’est à celui qui a le plus de force et qui l’exerce davantage, à juger des rapports des êtres sensibles et des lois de la nature. La femme, qui est faible et qui ne voit rien au dehors, apprécie et juge les mobiles qu’elle peut mettre en œuvre pour suppléer à sa faiblesse, et ces mobiles sont les passions de l’homme. Sa mécanique à elle est plus forte que la nôtre, tous ses leviers vont ébranler le cœur humain. Tout ce que son sexe ne peut faire par lui-même, et qui lui est nécessaire ou agréable, il faut qu’elle ait l’art de nous le faire vouloir ; il faut donc qu’elle étudie à fond l’esprit de l’homme, non par abstraction l’esprit de l’homme en général, mais l’esprit des hommes qui l’entourent, l’esprit des hommes auxquels elle est assujettie, soit par la loi, soit par l’opinion. Il faut qu’elle apprenne à pénétrer leurs sentiments par leurs discours, par leurs actions, par leurs regards, par leurs gestes. Il faut que, par ses discours, par ses actions, par ses regards, par ses gestes, elle sache leur donner les sentiments qu’il lui plaît, sans même paraître y songer. Ils philosopheront mieux qu’elle sur le cœur humain ; mais elle lira mieux qu’eux dans le cœur des hommes. C’est aux femmes à trouver pour ainsi dire la morale expérimentale, à nous à la réduire en système. La femme a plus d’esprit, et l’homme plus de génie ; la femme observe, et l’homme raisonne : de ce concours résultent la lumière la plus claire et la science la plus complète que puisse acquérir de lui-même l’esprit humain, la plus sûre connaissance, en un mot, de soi et des autres qui soit à la portée de notre espèce. Et voilà comment l’art peut tendre incessamment à perfectionner l’instrument donné par la nature. Le monde est le livre des femmes : quand elles y lisent mal, c’est leur faute ; ou quelque passion les aveugle. Cependant la véritable mère de famille, loin d’être une femme du monde, n’est guère moins recluse dans sa maison que la religieuse dans son cloître. Il faudrait donc faire, pour les jeunes personnes qu’on marie, comme on fait ou comme on doit faire pour celles qu’on met dans des couvents : leur montrer les plaisirs qu’elles quittent avant de les y laisser renoncer, de peur que la fausse image de ces plaisirs qui leur sont inconnus ne vienne un jour égarer leurs cœurs et troubler le bonheur de leur retraite. En France les filles vivent dans des couvents, et les femmes courent le monde. Chez les anciens, c’était tout le contraire ; les filles avaient, comme je l’ai dit, beaucoup de jeux et de fêtes publiques ; les femmes vivaient retirées. Cet usage était plus raisonnable et maintenait mieux les mœurs. Une sorte de coquetterie est permise aux filles à marier ; s’amuser est leur grande affaire. Les femmes ont d’autres soins chez elles, et n’ont plus de maris à chercher ; mais elles ne trouveraient pas leur compte à cette réforme, et malheureusement elles donnent le ton. Mères, faites du moins vos compagnes de vos filles. Donnez-leur un sens droit et une âme honnête, puis ne leur cachez rien de ce qu’un œil chaste peut regarder. Le bal, les festins, les jeux, même le théâtre, tout ce qui, mal vu, fait le charme d’une imprudente jeunesse, peut être offert sans risque à des yeux sains. Mieux elles verront ces bruyants plaisirs, plus tôt elles en seront dégoûtées.
A qui attribue-t-on l'origine de certains ustensiles de laboratoire ainsi que la technique du bain-marie ?
Marie la Juive ou Maria Hebraea ou Maria Prophetissa est une alchimiste de l'époque hellénistique qui a probablement vécu entre le IIIe et le IIe siècle avant notre ère. Elle est considérée comme l'une des fondatrices de l'alchimie. L'invention de plusieurs instruments et techniques lui est attribuée, dont le bain-marie, le kerotakis (« vase clos dans lequel de minces feuilles de cuivre et d'autres métaux pouvaient être exposés à l'action de vapeurs variées ») et le tribikos
En quelle année a eu lieu la première inscription féminine en France ?
La première inscription féminine a eu lieu en 1863.
Et dans quelle université ?
La première inscription féminine a eu lieu en 1863 à l’université de Lyon. Ce n’est que quatre ans après que la faculté des Sciences de Paris accueille en 1867 Emma Chenu, deuxième bachelière de France. L’année suivante quatre étudiantes s’inscrivent à la faculté de Médecine. La première inscription féminine date de 1871 à la faculté des Lettres et de 1884 à la faculté de Droit. En 1893, l’Ecole de Pharmacie accueille sa première étudiante. En 1930, un professeur de la faculté des Lettres de Paris écrit dans Les Nouvelles littéraires : “si on me demandait quelle est la plus grande révolution à laquelle nous avons assistée de nos jours, depuis la guerre, je ne dirais pas que c’est la mode des cheveux coupés et des jupes courtes, mais l’invasion de l’Université par les femmes, où rarissimes au temps de ma jeunesse, il y a trente ans, elles ont été d’abord tiers, puis moitié, puis les deux tiers, au point qu’on se demande avec inquiétude si, après avoir été jadis, nos maîtresses, elles ne vont pas devenir nos maîtres” Jusqu’à la fin du Second Empire, les femmes n’avaient pas accès à l’enseignement supérieur en France et l’Université était en effet un espace exclusivement masculin. L’éducation traditionnelle inculquée aux femmes prenait soin de les tenir à l’écart de ce lieu. La conquête de cet espace est longue et difficile. Aussi, le droit de passer des examens est-il conquis avant celui d’assister aux cours, car la cohabitation des sexes est dans le premier cas plus facile à contrôler. Certaines facultés s’ouvrent plus facilement aux femmes que d’autres : le droit demeure longtemps un territoire réservé aux hommes. Mais “L’heure de la femme” semble alors arriver permettant à ces pionnières “par leur volonté à s’instruire, (de) passer de l’état de gentilles inutilités ou de simples nourrices à celui de force sociale” .
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